A l’occasion de la journée nationale de la résistance, Pfastatt a honoré Edouard Griesbaum.
Né le 16 janvier 1899 à Mulhouse, fils de Joseph et de Marie Kempf, il a débuté sa carrière professionnelle comme garçon de course avant d’apprendre le métier de charpentier. Il est embauché aux mines de potasse d’Alsace comme boiseur avant d’être mobilisé, en 1917, dans le génie de l’armée allemande. Il fait déjà œuvre de résistance en désertant et en se cachant en Belgique. L’Alsace étant redevenue française, il y revient pour reprendre son travail à la mine Anna de Wittenheim. Il y milite à la Confédération générale du travail (C.G.T.) comme syndicaliste. Licencié, suite à la grève de juin 1930, il travaille alors dans des entreprises du bâtiment. Il devient aussi secrétaire de la section de Mulhouse-Nord du Parti communiste français (P.C.F.), en 1933, puis l’animateur des campagnes de soutien de la presse communiste clandestine en Allemagne. Le siège du journal se trouvait d’ailleurs à son domicile, à Pfastatt. Commune où il fut élu au Conseil municipal en 1934 et 1935. Période de lutte politique et sociale avec les grandes grèves et les soutiens aux mouvements internationaux, dont celui notamment aux Républicains espagnols. Proche de la frontière et des évènements se passant en Allemagne, il alerte l’opinion des dangers de la montée du nazisme. Ses activités militantes, dont celles de responsable local du P.C.F. où il avait monté un réseau antinazi lui valent d’être recherché par l’occupant allemand. Mobilisé en 1939, il avait été muté dans les Landes avant de retrouver sa famille en juillet 1940. Echappant à une descente de police, il se réfugie dans la région de Giromagny pour y poursuivre la rédaction de tracts. En août 1942, il devient membre du 1er maquis de Franche-Comté dirigé par Pierre Georges, alias Frédo, colonel Fabien. Prenant le nom de lieutenant Nicole, il commande la compagnie Valmy dans la région de Clerval dans le Doubs. Il y multiplie les sabotages et les attaques contre les allemands. Le 25 octobre 1942, les gendarmes surprennent les maquisards cachés dans la forêt près de l’Hôpital-Saint-Liéffroy et les mitraillent. Edouard Griesbaum, grièvement blessé et bien que menotté, parvient à s’enfuir. Mais faute de soins, il mourra, le 27 octobre dans une grange où il s’était caché.
HONORE DANS SA COMMUNE
Honoré dans le territoire où il était tombé, il restait à le faire dans sa commune d’origine. Soutenue par Monique Wiederkher, ancienne conseillère municipale, sa famille souhaitait non seulement lui rendre hommage à la tombe familiale du cimetière de Pfastatt, mais en un endroit symbolique. C’est pourquoi, une plaque a été placée, à deux pas de là, à côté de la stèle de l’aspirant tombé lors des combats de la Libération du 20 janvier 1945. Comme la souligné dans son discours, le député-maire Francis Hillmeyer, c’est un lien entre un résistant et un jeune soldat qui sont morts, tous deux pour la France.
Un hommage rendu en présence de la famille, de Jeanne, dernière survivante de ses trois filles et de Rémy Neumann, maire de Lutterbach où elle réside, d’Henri Bredin et Yves Boillot, maire honoraire et actuel de l’Hôpital-Saint-Liéffroy, d’une délégation et porte-drapeaux des anciens combattants des deux communes, de Jeunes Sapeurs Pompiers et de membres du Conseil municipal de Pfastatt. Parmi lesquels, Pierre Peter, conseiller municipal, qui a lu un long texte sur le parcours professionnel, d’élu, de syndicaliste et de résistant d’Edouard Griesbaum. Evocation complétée par Auguste Bechler, président de l’association républicaine des anciens combattants (A.R.A.C.) qui a rappelé ses combats, tout comme deux jeunes membres du Conseil municipal des jeunes associés à cette journée de mémoire. Après le dévoilement de la plaque, le dépôt de gerbes par Monique Wiederkehr, du maire de l’Hôpital-Saint-Liéffroy et de Pierre Peter, de Denis Clerc, fils de Louis de la Compagnie Valmy, puis des maires de Lutterbach, de Pfastatt et de sa 1ère adjointe, Jean-Luc Maurice, conseiller municipal, délégué aux cérémonies a invité toute l’assemblée à venir partager le verre de l’amitié à la mairie.
DS
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