Il s’en est allé notre Pierrot. En cette belle période ensoleillée de fin d’été, nous avons connu le dimanche le plus noir ce 6 septembre 2009 qui restera dans nos mémoires.
De toutes parts affluent les messages inquiets entre 8h30 et 9h. Au fil du jour, les messages se transforment en larmes. Notre Monsieur 100 000 volts à nous, nous a définitivement tiré sa révérence. Je ne peux imaginer une seule seconde de ne plus le voir arriver dans mon bureau en sifflotant, ses multiples clés pendues à la ceinture, cliquetant telles les clochettes qu’il aimait porter avec son costume de carnavalier.
Voilà plus de 30 ans que Pierre s’est illustré par son savoir-faire et ses connaissances dans tous les domaines. Il s’impose comme une ressource incontournable pour tous les services de la Mairie. Qui n’a pas fait appel à Pierre à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ? Qui peut dire que Pierre n’a pas trouvé la solution ? Il était l’homme de toutes les solutions. Sa disponibilité fait légende, ses compétences multiples en ont fait l’homme indispensable.
Il est coutumier d’entendre que « les indispensables sont nombreux dans nos cimetières » mais je crois vraiment que cet homme là ne peut se remplacer. Il était la mémoire technique, il était la mémoire associative, il savait où chaque chose se trouvait, il savait répondre à toutes les attentes.
Depuis ce 6 septembre, l’ambiance dans les locaux de la Mairie est en berne. Ce ne sont pas les habituels sourires d’accueil, se ne sont pas les plaisanteries sympathiques pour égayer la journée, mais des yeux humides et un timide bonjour, comme si quelque part on tentait de cacher sa peine. Elle plane dans toute cette vieille bâtisse, cette peine que l’on aura du mal à étouffer.
Pierre, ce n’était pas seulement la bonne humeur et le rayon de soleil quotidien de l’Administration municipale, c’était aussi cet homme pétrit du bien-vivre et du bon-vivre, cet associatif, jamais fatigué, toujours en mouvement, et comme beaucoup l’on décrit il vivait à 100 à l’heure. Ses joies et ses peines, il les a tirés auprès de SON CARNAVAL, ce carnaval de PFASTATT dont il est l’initiateur, qu’il a créé, animé, défendu, et sa clique de carnavaliers qu’il portait à bout de bras. Cela lui a valu de très nombreuses sympathies dans la France entière, mais aussi des jalousies qui l’ont fait souffrir, il m’a souvent ouvert son cœur à ce sujet. Mais rien n’a jamais arrêté Pierre, il allait de l’avant et c’est l’image que l’on retient de lui.
Nombreux sont ceux, en plus de ses enfants, qui se sentent orphelins de cet homme chaleureux. C’était plus qu’un collègue, c’était plus qu’un ancien de la Mairie, ce n’était pas un homme banal croisé çà et là dans les couloirs d’une Administration territoriale. Ma peine est grande, Pierre n’était pas ce simple subordonné efficace, il était un ami. Bien de ses collègues m’ont fait part du désarroi qui les habite depuis ce dimanche. Bien des élus m’ont dit qu’allons-nous faire sans Pierre et sa gentillesse.
A ces sentiments de tristesse se joignent ceux de tout un village, avec à sa tête son Maire, André COURNEDE. Il s’agit de CASCASTEL DES CORBIERES dont nous venons de fêter un jumelage et Pierre a été un de ces acteurs incontournables dans la réussite des festivités.
Le Maire, le Conseil municipal, la population, les dirigeants et viticulteurs de la cave coopérative de CASCASTEL, m’ont fait part de leur profonde tristesse et de la très grande amitié qu’ils portent à Pierre. Là-bas aussi, même s’ils bénéficient d’un climat fort agréable, il était un rayon de soleil.
Pierre est parti comme il a toujours vécu, en travaillant, en sifflotant, vecteur de bonne humeur et de joie de vivre. Il a réalisé ses passions.
Il continue à vivre et exister à PFASTATT, s’il est des gens que l’on n’oublie jamais, il en fait partie. Au nom du Conseil municipal, des agents territoriaux de la Mairie, au nom des amis de CASCASTEL, j’exprime à ses enfants, à sa compagne et à ses proches nos très sincères condoléances.
Il s’en est allé notre Pierrot, il restera mon ami tant que Dieu me prêtera vie.
(Hommage prononcé par Francis Hillmeyer, Maire de Pfastatt à l'occasion des obsèques de Pierre Sohl)
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