Le 4 février 2010 sera joué dans le Haut-Rhin un exercice de gestion de crise sismique dénommé « Richter Haut-Rhin ».
Le phénomène sismique n'est malheureusement pas le seul phénomène naturel susceptible de générer une catastrophe. Néanmoins, si l'on se réfère à la liste des catastrophes naturelles du siècle passé et de ces dernières années, force est de constater que les séismes constituent les phénomènes les plus meurtriers.
Dans la dernière décennie, les séismes ont fait plus de 350 000 morts dans le monde en comptant le tsunami déclenché parle séisme au large de Sumatra en décembre 2004 (auxquels s’ajoutent les 150 000 victimes d’Haïti). Le dernier séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter qui a ravagé Haïti, mardi 12 janvier dernier nous rappelle combien les populations, le bâti et les organisations sont vulnérables face à un tel événement.
L'exercice de gestion de crise sismique qui va se jouer dans le Haut-Rhin le 4 février 2010 est en préparation depuis le début de l'été 2009. Il entre dans le cadre général du plan gouvernemental de prévention du risque sismique dit "plan séisme" qui se déroule de 2005 à 2010. C'est le quatrième exercice de ce type organisé après celui des Bouches-du-Rhône en 2007, des Antilles en 2008 et des Hautes-Pyrénées en 2009. Ces territoires ont été choisis pour cet exercice en raison de l'existence d'un risque sismique significatif.
En effet, la totalité du Haut-Rhin est soumise au risque sismique. La plus grande partie du département est classée en zone de sismicité faible (zone Ib) mais le tiers sud du département (sud de Mulhouse) est classé en zone de sismicité moyenne (zone II). Ce zonage sismique réglementaire s'appuie sur la sismicité historique et divise le territoire national en 5 zones de niveau de sismicité croissant : 0, Ia, Ib, II et III. Basé sur des données de 1984, ce zonage est en cours d'actualisation.
Pour en savoir plus sur cet exercice, il convient de consulter la page d'accueil du Portail
Internet
www.haut-rhin.pref.gouv.fr(notions sur le phénomène sismique et sur la prise en compte de l'aléa sismique, l'aléa sismique en Alsace).
L’exercice Richter Haut-Rhin en chiffres, c'est:
8 mois de préparation
12 heures d’exercice
16 communes réellement impliquées dans l'exercice
24 établissements scolaires participant à l'exercice
5 631 élèves participant à l'exercice
4 chantiers de manoeuvre de secours sur le terrain
150 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires engagés sur le terrain
40 figurants sapeurs-pompiers volontaires
4 gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Montagne de Munster engagés sur le terrain
20 policiers engagés dans les différents états majors.
Le contexte sismotectonique du Haut-Rhin:
Dans l'état actuel des connaissances, la zone la plus active sur le plan sismique en Alsace est le Sundgau dans le sud, tant par le nombre que par l'intensité des séismes qui l'ont touchée. La région bâloise, à cheval sur la frontière franco-suisse, a connu plusieurs séismes historiques d'intensité VI ou plus. Notons celui de Bâle (Suisse) du 18 octobre 1356 (intensité épicentrale VIII-IX) qui est un des plus forts évènements rapportés en Europe de l'Ouest.
Au niveau du fossé Rhénan, le séisme le plus récent est celui de Sierentz le 15 juillet 1980 qui causa quelques dommages légers dans la région d'Eschentzwiller, Habsheim et Zimmersheim.
Qui a participé à la conception du scénario de l’exercice ?
La préparation de cet exercice a donné lieu à l’organisation de nombreuses réunions de travail depuis le mois de juillet 2009 à la Préfecture en présence des représentants :
- des services de l’Etat (Préfecture, Services déconcentrés, Ministère de l’Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités Territoriales, Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer),
- des services opérationnels (police, gendarmerie, incendie et secours),
- de l’Inspection d’Académie,
- de l’association des maires du Haut-Rhin,
- du Bureau de Recherche Géologique et Minière,
- de l’observatoire sismologique de Strasbourg.
L’ensemble de ces services constitue le groupe du comité de pilotage de l’exercice. Ayant contribué au montage du scénario, les membres de ce comité de pilotage ne « joueront » donc pas l’exercice le 4 février 2010. Le "jour J", ils participeront aux travaux de l’exercice au sein de la DIRANIM (direction de l’animation).
Comment a t-on réalisé le scénario de l’exercice ?
Le scénario de l’exercice "Richter Haut-Rhin" repose sur des bases scientifiques afin de simuler de manière la plus réaliste possible la répartition des dommages, y compris des victimes par secteurs.
Après avoir défini la localisation et la magnitude du séisme du scénario dans le contexte sismologique du Haut-Rhin, les informations ont été ensuite recoupées avec les données sur la nature des sols pouvant amplifier les ondes sismiques et la vulnérabilité du bâti.
Ce ne sont évidemment que des résultats statistiques, mais ils permettent de proposer une photographie cohérente des dommages à l’échelle du Haut-Rhin. C’est sur la base de cet endommagement simulé sur ordinateur par le BRGM qu'ont été rédigés les évènements qui seront envoyés aux services et communes « joueurs » le jour de l’exercice par la DIRANIM.
Ces « évènements » feront-ils tous l’objet d’un chantier dans toutes les communes du département lors de l’exercice ?
L’axe manoeuvre qui met en scène des chantiers de mise en situation ne concernera pas l’ensemble du Haut-Rhin. Il est circonscrit sur quelques points précis du département définis par convention d’exercice.
Quelle différence y a t-il avec les exercices « Richter » qui se sont joués les années
précédentes ?
Si les exercices précédents, et notamment dans les Antilles, ont traité la gestion massive de personnes décédées, l'exercice "Richter Haut-Rhin" abordera pour la première fois la question du risque technologique. Enfin, la coopération transfrontalière sera traitée par l'acheminement réel de colonnes de secours en provenance de l'étranger, à savoir des sapeurs-pompiers suisses et allemands, ainsi que le Technisches Hilfswerk (THW) allemand.
Un exercice d’Etat-Major
L'exercice "Richter 2010" est placé sous la direction du Préfet du Haut-Rhin.
Différents postes de commandement seront activés à l’occasion de l’exercice « Richter Haut- Rhin » :
- le Centre Opérationnel Départemental (COD) basé à la Préfecture du Haut-Rhin àColmar, dirigé par le Préfet (ou son représentant) en sa qualité de Directeur des Opérations de secours ;
- les Postes de Commandement Communaux (PCC) ;
- les Postes de Commandement de Site dirigés par un officier sapeur-pompier ;
- les cellules de crise des établissements scolaires dirigés par le chef d'établissement à travers le déclenchement du Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) ;
- les différentes structures opérationnelles des services : (EDF, gendarmerie, police, SAMU, CTA-CODIS, cellule routes du conseil général).
Quels sont les enjeux de cet exercice ?
L’exercice « Richter Haut-Rhin » est avant tout un exercice pédagogique. Il s'agit de s'entraîner collectivement à acquérir certains réflexes, afin d'être plus efficace le jour où un séisme important se produira.
Le succès de l’exercice repose notamment sur la mobilisation et la réactivité des équipes municipales qui ont accepté de participer à différents niveaux d'implication, mais également sur l'implication des responsables d'établissements scolaires.
La plus grosse difficulté sera de gérer les interfaces à la fois dans la remontée d’informations sur le terrain et dans la mobilisation opérationnelle des différents acteurs que sont les communes, les établissements scolaires, les différents services, les gestionnaires de routes et de réseaux.
Une réunion de retour d'expérience de l'exercice sera présidée par le Préfet (ou son
représentant) à la Préfecture le vendredi 5 février en présence de tous les acteurs.
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